Voilà, Snealkie venait d'arrivait sur ces terres, et maintenant elle errait sur ce chemin sentant si bon. La petite ponette était encore un peu désorienté, mais elle savait que ce nouveau monde était une chance unique pour elle.

Je ne comprends pas ce qui c'est passé. C'est étrange, j'avais mal, tellement mal, et d'un coup, plus rien. Tout a disparu et me voilà ici. Est-ce que je suis morte ? C'est peut être ça, c'est peut être le paradis. En tout cas ça y ressemble. Il fait bon, c'est magnifique et l'odeur est délicieuse. Je n'aurais jamais cru un jour pouvoir me sentir aussi bien. Je n'ai plus peur qu'ils arrivent et me fassent encore mal. Ils ne me retrouveront jamais. Que vont-ils faire sans moi ? Peut être trouverons-t-il quelqu'un d'autre.

Snealkie frissonna à cette idée, elle ne voulait pas que quelqu'un d'autre subisse ce qu'elle a endurait pendant si longtemps. Un court instant elle espéra que ce n'était qu'un rêve, qu'elle retournerait chez elle et que personne ne souffrira à sa place. Mais bien vite elle chassa cette pensée.

Non, surement pas. Je n'y retournerais pas. Je suis bien ici. Si c'est le paradis, tant pis, si c'est une nouvelle vie, alors tant mieux. Ce sera une vie bien différente de la précédente, je le jure !

Non loin de là marchait depuis un bon moment déjà l'étalon zébré, tête base, naseaux effleurant les fleurs de toutes sortes. Il s'amusait à tenter de retenir quelle odeur allait avec telle fleur. Mais croyez moi, c'était tout qu'un défi qu'il s'empressa bien vite de laisser tomber. Jumanji s'éloignait donc peu à peu de ses terres, tranquillement mais surement, ne pensant à rien en particulier. Il découvrait tout simplement ce petit bout de territoire sans trop se soucier de ce qui se passait autour, jusqu'à ce qu'il ne voit, droit devant lui, une silhouette féminine colorée marchant à contre-sens dans le sentier. Vivement, les pupilles de l'étalon se dilatèrent tandis qu'il jetait un coup d'oeil à droite et à gauche. Il décida de sortir du sentier, allant se vautrer près d'un grand chêne aux feuilles teintées de jaune. Il décida alors d'ignorer l'inconnue, attendant simplement qu'elle ait passé -dans l'espoir qu'elle ne le remarque pas- et de pouvoir passer à son tour sans problème. C'était tout ce qu'il désirait ; n'être mêlé à personne, et ne plus avoir aucun problème ...

Snealkie avançait la tête pleine de question lorsqu'elle repéra un mouvement brusque. La ponette avait développé des sens aiguisés afin de savoir quand ses assaillants arrivaient. Elle était non loin de l'étalon quand celui-ci c'était caché et elle avait repéré le mouvement. Immédiatement Snealkie s'arrêta, sur le qui vive. Un court instant elle eu peur qu'ils l'aient suivie jusqu'ici. Elle plaqua ses oreilles et fit deux pas, se répétant qu'ils n'avaient pas pu la suivre, que si quelqu'un se cachait pour lui faire du mal c'était quelqu'un d'autre, et elle était résolue à ne pas se laisser faire.
Elle avant jusqu'au dernier endroit où elle avait vu du mouvement et renâcla. La ponette colorée prit une grande inspiration et demande d'une voix qui se voulait ferme - mais qui trembla un peu :

"Qui va là ! Sors de ta planque !"

Mal à l'aise, Snealkie piaffait, impatiente et mal assurée. Elle ne savait pas à quoi s'attendre et n'était pas sûre d'être capable d'affronter qui que ce soit.