« J'ferais pas ça à ta place » Avait alors crié une voix un peu plus loin, celle de Boomerang qui était carrément assis dans les hautes herbes, du même côté que l'étranger se trouvait. Ses grandes ailes vertes étaient repliées contre son dos, qui lui était couvert de terre et de poussière, lui donnant une étrange allure de vagabond. Un léger sourire était posé sur ses lèvres colorées, tandis que son regard océanique restait posé sur le poney au loin, qui semblait ne pas se décider à passer ou à rester ici.
« Enfin je veux dire... il y a une planche qui est tombée il y a quelques dizaines de minutes juste à cause du vent, alors je n'ose pas imaginer ce qui va arriver si tu te décide à essayer de traverser. » Ajouta-t-il en posant tranquillement le regard au sol, comme s'il venait de faire une bêtise, observant ses sabots un instant.
Boomerang resta à l'endroit où il était, confortable -ou presque-. Ses longs crins colorés se balançait dans l'air au rythme du vent, entremêlés, accompagnés à certains endroits de longs brins d'herbe et de petites branches d'arbre.

Boomerang élargi légèrement son sourire lorsqu'il croisa le regard de l'étranger, mais le perdit aussitôt lorsque celui-ci se retourna brusquement pour faire quelques pas sur le pont. Mais il était idiot ou quoi ? Suicidaire ? Fronçant alors subitement les sourcils, l'étalon coloré se redressa d'un seul bond, faisant alors quelques pas en sa direction,
« Non mais t'as compris ou pas ce que j'ai dit ?! » Fit-il alors en déployant inutilement ses grandes ailes vertes malgré lui. Il le voyait déjà tomber, entre deux vieilles planches souillées par les champignons et la vieillesse. Il le voyait déjà tomber sans ne rien pouvoir faire, ni même confronter sa peur des hauteurs pour aller le chercher, ni même se rendre à l'instant en bas pour tenter de le rattraper. Oui, la deuxième option aurait été stupide, mais il aurait été prêt à le faire.
Un léger grognement sorti alors du fond de la gorge du pégase, contrarié, puis il s'approcha du pont. « Allé fais pas l'idiot, reviens ici! » Dit-il alors avant d'attraper la corde du pont entre ses dents, tentant ainsi de le rendre plus stable et moins mobile.

Lorsque le poney lui sauta dessus, Boomerang n'eut aucunement le temps de l'éviter, et surtout pas de s'enfuir par la voie des airs. Il ne put qu'encaisser avec douleur le choc, allant se cogner durement la tête au sol sous l'impact. Ses grandes cornes de bouc claquant contre le sol, il se mit rapidement à avoir un terrible mal de tête. Après tout, elles étaient encore très sensible, et il n'avait en rien essayé de voir en quoi elles lui étaient utiles.
Toujours au sol, le pégase redressa les yeux pour remarquer le poney. Quel idiot. Il se défendait, mais contre quoi ? Contre une victime ? Une victime qui avait simplement voulu l'aider ?
« De quoi tu parle! » Lâcha-t-il alors, fortement, brusque. Lentement, l'étalon coloré se releva, un aile légèrement repliée sur son dos tandis que l'autre s'était mise à saigner à sa base, sa cicatrice de 'naissance' s'étant ouverte lors de l'impact. « Si c'est te battre que tu veux dit le hin » Répliqua-t-il alors en inclinant ses petites oreilles bleues contre son crâne. « Ça m'apprendra à vouloir empêcher un semblable de se tuer. » Ajouta-t-il alors, puisque la narratrice savait que le mot "semblable" allait sûrement le faire réagir

Oh, et au final, c'était Boomerang qui avait tenté de le tuer ? Mais quelle ironie.
« Pardon ?! » Cracha-t-il alors avec colère, oreilles plaquées contre son crâne, logées entre ses deux cornes de bouc. « Tu ne réalise en rien où tu viens d'atterrir, et ça en fait pitié » Ajouta-t-il avec dégoût, dressant vivement la tête. Boomerang fit quelques pas en sa direction, le contournant en laissant quelques bons mètres les séparer. La mâchoire serrée, il se mit à gratter légèrement le sol de son antérieur, ne le quittant point de son regard d'azur.
« Et fais attention à ce que tu dis mon grand, si ça se trouve, elles vont te sortir du crâne, toi aussi, d'ici quelques jours. Tu vas ressentir la même douleur que nous tous, et cette chose va déchirer ta peau en un instant. Elle vit peut-être en toi et tu n'en sais rien. Ne viens pas me traiter de Monstre tandis que tu es en train de suivre le même parcourt que moi. » Ajouta-t-il entre les dents avant de prendre le pas pour s'éloigner ; il n'avait rien à faire ici. « Allé, j'suis désolé de t'avoir dérangé, tu peux sauter maintenant. »

Il était maudit. Cela ne voulait pas dire qu'il pouvait à son tour jeter à sa guise une malédiction à celui qui l'énervait. Quoique pour être honnête, il n'aurait pas refusé avoir ce dons à l'instant même. Lorsque le poney répliqua, Boomerang ne put s'empêcher un léger rire amusé. S'était-il entendu parler ? Le pégase voulu alors pivoter pour répliquer à ses paroles, ayant déjà quelque chose en tête, mais fut brusquement bloqué par l'attaque de l'étranger ; ce dernier venant de lui bondir sur une aile. Brusquement, Boomerang plaqua les oreilles et poussa un vieux grognement étouffé, réchauffant le fond de sa gorge sèche. Il abaissa par la suite brusquement la tête entre ses antérieurs et rua avec puissance le poney. Ce qui fut certain, c'est qu'il n'avait pas manqué sa cible ; mais il ne savait pas où ses sabots verts avaient touché le brun. Vivement, Boomerang pivota sur lui-même et posa son regard d'acier sur lui, reculant de quelques brefs pas. Il senti rapidement ce fameux liquide froid se frayer un chemin le long de ses côtes.
« C'est malin, la cicatrice venait de se fermer » Cracha-t-il faiblement, tentant d'ignorer la douleur.

Boomerang serra brusquement la mâchoire en le voyant réattaquer, protégeant cette fois vivement ses ailes derrière lui. Le pégase n'avait en rien envi de se battre. Pour être honnête, il s'était donné l'obligation de devenir quelqu'un de mieux sur ces nouvelles terres et quitter complètement les habitudes que sa famille avait voulu de lui. Pourtant, en recevant ce vif coup à l'épaule, Boomerang ne put s'empêcher de penser à ses parents qui -au final- ne s'étaient jamais accouplé par amour. Qui -au final- n'avaient voulu créer qu'un pion dans leur stratégie de guerre ; un soldat parfait. Au final, ils avaient réussis leur coup. Après avoir brimé la jeunesse du pauvre bicolore, ils avaient réussit.
À cette pensée, une brusque poussée d'énergie vient faire réagir le pégase qui n'avait pas vraiment été atteint par les coups du poney ; le poitrail et les épaules étant les parties les plus musclées et insensibilisées de son corps. Il pencha pourtant brusquement la tête, dévoilant alors un couple de cornes dures comme l'acier au dessus de son crâne, et chargea le poney qui se trouvait toujours juste à côté de lui.

[ euuh .. j'ai écrit le message il y a 2 jours, par hier ]

Boomerang manqua de peu sa cible qui s'élançait vers une planche de bois non loin, s'étant détachée du vieux pont sec. Son regard d'azur le suivit alors minutieusement, observant soigneusement ses mouvements, se calmant par la même occasion. Mais il avait un sérieux problème, ce poney ? Boomerang observa le bout de bois dans la gueule de l'étranger, ne bougeant pas d'un poil, jusqu'à ce qu'il ne décide de le lancer. Le mâle déploya vivement ses ailes -probablement un mauvais réflexe de pégase- et fit de brusques foulées sur sa droite pour observer la planche virevolter avec rapidité pour s'écraser dans l'herbe épaisse un peu plus loin. Repliant alors ses ailes, Boomerang reposa les yeux sur le poney, redressant légèrement la tête mais pourtant ne réattaqua pas. Il resta silencieux, immobile, et l'observant tout simplement.

Boomerang l'observa faire, s'amusant intérieurement à le regarder tourner en rond à la recherche d'une solution. Le pégase était toujours silencieux, trouvant cette situation ridicule.
« Tu vas rester combien de temps ici à te moquer de moi? »
Ces quelques mots lui firent alors dresser les oreilles en sa direction. Oh. Parce que maintenant, il se moquait de lui ? « Tu as vraiment l'air de te prendre pour une pauvre victime » Dit-il alors sans répondre à sa question, ne la trouvant de toute façon d'aucune utilité. À quoi bon lui dire qu'il ne se moquait pas de lui, après tout, le poney n'aurait fait qu'enrager d'avantage. « C'est assez pitoyable. Tu t’apitoie tant sur ton sors que tu ne réalise pas ce qui se passe autour de toi » ajouta-t-il par la suite.

« Et qu'est-ce qu'il a comprendre? »
Boomerang souffla à ce moment un air chaud et vif, ne le quittant pas du regard. Se moquait-il de lui ?
« Attend là ... tu viens de me traiter de monstre et de tout les noms, tu viens de m'attaquer alors que je tentais de t'aider, et en retour je devrais répondre à tes questionnements ? » Lui demanda-t-il alors en faisant quelques pas de côté, s'éloignant alors légèrement du poney. Tout ne marchait pas comme ça, au contraire. Et de toute façon, Boo' ne connaissait pratiquement rien non plus à ce monde de fou, quoiqu'il avait une plus grande -beaucoup plus grand- ouverture d'esprit que le poney se trouvant devant lui.

[ Désolée pour le retard ... ]

Le problème n'était pas que Boomerang ne savait rien de cet endroit, mais bien qu'il n'avait pas envi de perdre son temps avec ce poney. Non pas qu'il connaissait tout les secrets des terres de Cloud Nine, au contraire, mais depuis son arrivé il s'était montré très curieux et ouvert d'esprit. Voilà pourquoi il avait su remarquer certains détails de cet endroit, certaines choses qui s'y passaient, et surtout ces nombreuses arrivées équines qui survenaient sans que personne ne sache pourquoi et comment.
« Tu crois réellement pouvoir exterminer toutes les licornes et les chevaux ailés ? » Répondit-il alors, calme et légèrement hautain. Un petit rire s'échappa alors de sa gorge tandis qu'il lui tournait finalement le dos pour s'éloigner.
« C'est vrai que plus j'y pense, plus tu semble avoir de l'importance et mériter qu'on réponde à tes questions » Ajouta-t-il en déployant légèrement ses ailes pour les refermer par la suite sur son dos.

« Lache! » Avait-il alors crié en sa direction en dernier recourt, toujours aussi énervant. Boomerang plaqua alors ses oreilles contre son crâne et pivota alors pour lui jeter une réplique amer, mais remarqua à ce moment la présence de Valentine, non loin du poney.
« Je ne suis pas lâche, je ne veux simplement plus perdre mon temps avec toi » Fit-il en lui faisant à nouveau face. Maintenant, il ne pouvait plus partir. Et si le poney décidait de s'en prendre à la pécorne à présent ? Ce ne serait en rien surprenant. Puis, à cette pensée, le multicolore serra aussitôt la mâchoire, grinçant légèrement des dents. S'il osait, si seulement il osait, il verrait rapidement qui était le plus lâche entre eux deux. Boomerang fit alors à nouveau quelques pas en leur direction, naseaux dilatés, ses grandes ailes vertes toujours repliées contre son dos. Il posa alors les yeux sur Valentine.
« Que fais-tu ici ? » Demanda-t-il alors, gardant toutefois son attention principalement posée sur le poney chocolaté.