Le son des sabots d’Effie résonnaient dans tout le cimetière. Son allure était lente et régulière, elle se vidait l’esprit tout en allant là où son corps le lui dictait. Elle était donc arrivée par hasard en ce lieu et ne s’en était même pas rendu compte. Lorsqu’elle galopa entre les tombes, Effie réalisa enfin où elle était arrivée. Elle revint au trot, puis au pas. L’encolure basse, elle marchait lentement entre les tombes et baissait d’avantage ses oreilles à chacun de ses pas. Ce lieu était vraiment des plus sinistres… Un petit courant d’air glacé vint lui donner quelques frissons le long de sa colonne vertébrale, et elle redressa aussitôt l’encolure. Quelqu’un d’autre était ici.
Effie lança quelques regards de chaque côté mais ne vit rien. D’un coup un sentiment d’insécurité monta en elle, et la ponette fit un saut de mouton pour faire volte face. Sa respiration était rapide, et saccadée, elle avait l’impression d’être suivie. Elle se rappela soudain un énorme monstre sur des terres non loin d’ici, et avec horreur, elle se dit que peut être, il y en avait ici aussi. Effie souffla fort dans ses naseaux, en tapant du sabot au sol.

" Montre toi !! "

Dieu que cet endroit était morbide ! Qu’est-ce qui avait bien pu lui prendre de venir ici ? Les sens à l’affut et les muscles tendu, Machiavel ne se sentait vraiment pas à l’aise en ce lieu sinistre et lugubre. Mais franchement, qui pourrait le lui reprocher ? Après tout, rares sont les êtres normalement constitués qui apprécient les cimetières.
L’air était frais, voire parfois glacial, et Machiavel avait plaqué ses ailes grises contre ses flancs pour conserver au maximum la chaleur de son corps. Il avançait lentement, déambulant entre les pierres tombales et veillant à faire le moins de bruit possible. Les yeux plissés, il essayait tant bien que mal de percer à jour l’obscurité. C’est alors qu’il aperçut au loin une vague silhouette. Etait-ce un fantôme ? Poussé par sa curiosité maladive, l’étalon pressa le pas : il devait en avoir le cœur net. Mais quelque chose venait de trahir sa présence – peut être son odeur, ou le léger cliquetis que faisaient à chaque pas les anneaux d’or qui entouraient son postérieur droit – et la silhouette s’était brusquement agitée : « Montre-toi ! ». Machiavel ne su pas dire si la voix était celle d’une jument ou d’un étalon. Dans tout les cas, le ton était sur la défensive.
Ne sachant pas à qui il avait affaire, Machiavel sortie de l’ombre la tête basse et les oreilles plaquée en arrière, prêt à se défendre si l’individu se montrait agressif.

Le cœur battant à mille à l’heure, Effie gardait les yeux grands ouverts pour analyser toute ombre suspecte. Ses pupilles étaient dilatées, et scrutaient la moindre petite chose. Soudain quelque chose bougea devant elle, et sans attendre, elle plaqua ses oreilles en arrière, se mettant en position d’attaque. Elle était prête à bondir, même si elle devait affronter un terrible monstre. L’adrénaline parcourut son corps et bientôt la bête sortit de l’ombre, et deux cornes pointues vinrent se dévoilées en premier. Effie n’hésita pas une seconde et fonça droit sur son adversaire ! Ils étaient proches l’un de l’autre mais la ponette avait une telle fougue que sa vitesse était rapidement montée. Elle s’élança pour bousculer la créature en face d’elle, mais au dernier moment, lorsqu’elle pointa ses deux sabots devant elle pour lui donner un coup, elle s’aperçut que la « bête » était enfaite un poney ! Effie eu juste le temps de plier ses antérieurs afin de ne pas lui faire de mal, puis elle cria, comme si cela pouvait la faire freiner, annuler cette horrible erreur, la faire disparaitre ou même qu’il est vraiment été un horrible monstre ! Mais elle tomba malgré tout lourdement sur lui… Un énorme bruit résonna dans tout le cimetière et un amas de poussière ne tarda pas à se créer autour des deux poneys tombés au sol.

(Au fait, est-ce que tu peux enlever le « Avec Machiavel » dans la description du sujet s’il te plait ? Boomerang n’aime pas trop les sujets privés )

C’est alors que la silhouette se jeta à toute vitesse dans sa direction. En temps normal, le premier reflexe de Machiavel aurait été de s’écarter d’un bon de la trajectoire de l’individu, mais son subconscient l’empêchait littéralement de bouger. En fait, cette partie de son cerveaux sur laquelle il n’avait aucune emprise l’incitait à faire quelque de fou : elle voulait que Machiavel se serve des deux horribles choses qui ornaient sa tête et qu’il détestait tant, qu’il baisse la tête et que la créature qui l’attaquait vienne s’empaler sur ses cornes en or. Alors Machiavel s’exécuta, pointant le sommet de son crâne vers la menace grandissante…
Mais alors que l’inconnu était sur le point de le percuter de plein fouet, les yeux de Machiavel réussirent enfin à s’adapter à l’obscurité. L’étalon réalisa alors que celui qui l’attaquait était en fait un de ses semblables, et que ce dernier l’avait peut être pris pour une de ces créatures démoniaques dont la légende circulait en ce moment. Au dernier moment, Machiavel releva vivement la tête, quelques instants avant que l’impact ne se produise. Mais il était à présent trop tard pour l’étalon d’éviter la collision : il reçut le choc en pleine face.
Projeté en arrière, Machiavel tomba sur le dos avec violence, l’inconnue le suivant dans sa chute. Il sera les dents pour encaisser au mieux le choc et la douleur qui s’en était suivie. L’air fut brusquement chassé de ses poumons, et le poids de l’autre poney sur sa cage thoracique l’empêchait de reprendre son souffle. Puisant dans ces dernières ressources d’oxygène, Machiavel parvint à prononcer d’une voix faible et saccadée :

« P… Pousses-toi. »