« Here it goes »

Boomerang trottinait doucement dans les plaines entourant l'arbre portant la balançoire illusoire. Ignorant complètement son existence, le jeune étalon ne savait point qu'il s'y dirigeait. Ses grandes ailes vertes étaient pliées sur son dos, lui faisant étrangement mal aujourd'hui. Après tout, les blessures qu'elles avaient laissé en sortant de son dos n'étaient pas complètement guéries, c'était peut-être pour cette raison ...

Le petit gris, totalement insouciant du monde qui l'entourait, c'était déjà bien habitué à ce nouvel environnement, bien qu'il ne comprenait pas à quoi lui servaient ces ailes qui lui faisait tout demême foutrement mal. Trottinant joyeusement à gauche et à droite, il finit par apercevoir une sihouette, loin devant lui. Prenant le galop, il s'affairra à essayer de rejoindre l'inconnu de ses petites foulées.

[ C'est peut-être simple et je te l'ai déjà dit, mais j'adore ta signature xD ]

Après un bon moment de solitude, Boomerang tendis l'oreille et cru capter des bruits de foulées équines. Dilatant alors machinalement les naseaux, il ne réussit toutefois pas à sentir l'odeur de l'étranger en question. Ça ne changea pas pour autant qu'il ne le remarqua pas, là, au loin. Une petite silhouette grise se faufilant déjà en sa direction. Souriant presque aussitôt, l'étalon poussa un bref hennissement, oreilles pointées.

[Merci :D ]

Le jeune poney rattrapa l'étalon en battant de ses petites ailes, sans que cela ne serve à rien, comme d'habitude. « Bonjour. » Dit-il de sa voix enfantine, en venant se poster juste devant le multicolore. Il remarqua que lui aussi, tout comme l'autre ponette qu'il avait croisée était fort coloré. A bien y regarder, ils se ressemblaient même. Par contre, celui-là avait des ailes, comme le gris.

Boomerang sourit un peu plus d'avantage, toujours ravi de faire de nouvelles connaissances, de changer son quotidien.
« Bonjour » Souffla-t-il alors en réponse, abaissant légèrement la tête par réflexe. Ses oreilles pointèrent rapidement vers l'inconnu, attentif. « Je suis Boomerang, et vous ? »

Shake regarda l'étalon dans les yeux puis répondit san splus de manière « Je suis Shakespeare ! » Puis, il regarda autour de lui et continua « Heu... Où sommes nous ici ? » En effet, l'endroit parraissait un peu étrange. A quelques foulées d'eux se dressait, imposant, un vieux chène, sur lequel une balancoire pendant, lentement agitée par le vent.

La question de l'étalon lui arracha un sourire. Si seulement il le savait.
« L'ultime question » Répondit-il alors en jetant un coup d'oeil autour d'eux, remarquant à ce moment la balançoire accrochée au grand chêne. Son regard d'azur y resta accroché un moment avant de se reposer sur Shakespeare, attentif.
« Pour être honnête je n'en ai aucune idée. Je me suis réveillé sur ces terres sans même en connaître la raison, et pour le moment je n'ai pas réussis à partir d'ici » Avoua-t-il en se détendant l'encolure, plaçant ainsi sa tête à la même hauteur que lui.

( T'inquiète ^^ )

Boomerang le regarda faire, intrigué. Il pointa doucement les oreilles, dilatant par la même occasion les naseaux pour mieux capter l'odeur de l'étalon.
« Oui en effet ... ça va ? » Demanda-t-il alors, se demandant bien s'il était triste ou s'il était simplement dans la lune, pensif ...

« Oui, en quelques sortes ... » Fit-il alors en déployant à son tour ses ailes vertes, beaucoup plus larges et imposantes que celles du gris. Un léger sourire inconfortable étira alors un bref moment ses traits tandis qu'il tournait l'encolure pour poser son regard d'azur sur sa paire d'aile.
« En fait c'est simplement que j'ai le vertige » Se décida-t-il finalement à avouer en accompagnant ses paroles d'un léger rire ironique, plutôt faux.

« Mais, montre comment tu fais ! T'as qu'a voler pas haut ! »
À ces paroles, Boomerang se mordit légèrement la lèvre inférieure. Il se souvenait de ses dernières tentatives, même celles de simplement planer à base altitude. Mais dès que ses sabots décollaient du sol, il perdait tout ses moyens.
« Désolé ça .. ne marche pas comme ça » Fit-il alors en se risquant un léger sourire inconfortable au coin des lèvres. « Tu te cherche quelqu'un pour t'apprendre ? » Demanda-t-il pour tenter de dévier le sujet sur le yearling, et non sur lui.

« Ben non, mes ailes elles sont beaucoup trop petites ! Je décollerai jamais ! »
À ces paroles, Boomerang posa aussitôt les yeux sur les petites ailes du poney. Il avait raison, c'était certain. Alors il avait du endurer ce supplice de la pousse de ses ailes pour rien ? Enfin, en même temps, lui aussi était dans la position, en quelques sortes. Il avait des ailes, mais ne 'pouvait' pas s'en servir.
« Et si tu ferme les yeux en volant ? Ca marche ? »
Cette réplique lui arracha aussitôt un maigre sourire, amusé.
« Et je ferais comment pour me diriger ? Pour savoir où aller ? Et surtout, je ferais comment pour retourner au sol ? » Demanda-t-il en retour. En fin de compte, peut-être se donnait-il simplement toujours une raison pour ne pas décoller.

« Ben moi, quand j'serai grand, je serai pilote ! Parce que mes ailes, elles seront super grandes ! Et toi, tu va faire quoi si t'as des ailes et que tu sais pas voler ? »
Cette phrase fit aussitôt sourire l'étalon coloré, qui baissa légèrement la tête en sa direction. « Et pilote de quoi, je peux savoir ? » Puis il fit une légère pause. « Je ferai comme j'ai toujours fait jusqu'à ce jour ; c'est à dire de vivre sans elles. »

Tranquillement, Boomerang prit le pas vers la balançoire illusoire, jetant un bref coup d'oeil au poney pour qu'il le suive.
« Et tu fais quoi jusqu'à maintenant ? »
Boomerang tourna alors la tête en sa direction. « Je marche pour me déplacer, et je me bat pour me défendre » Répondit-il alors d'un ton des plus normal. Après tout, il préférait encore cela à voler pour se déplacer plus rapidement et manquer toutes sortes de paysages, ou encore s'envoler pour fuir la menace.

Mais en fait, Boomerang savait se battre simplement parce que son ancien troupeau était en guerre depuis des générations contre un autre clan. C'était donc obligatoire à cet endroit que chaque poulain apprenne à se battre en homme, en vrai. Mais aujourd'hui, le pégase n'utilisait pas ses techniques apprises pour terroriser les autres, mais bien pour se défendre contre des bêtes sauvages qu'il pourrait croiser.
« Ah. » Cette simple réponse fit sourire Boomerang qui allait répliquer, mais brusquement, il tourna la tête en direction de la balançoire illusoire. Là, debout à côté du tronc d'arbre, se trouvait la silhouette d'un blanc pur d'une jument observant les deux pégases. Visiblement, cette femelle avait évoqué de grand souvenir envers le multicolore, qui maintenant l'observait bouche-bée, la gorge nouée par l'émotion.

La bouche du pégase s'entre-ouvrit tranquillement, comme s'il allait parler, mais aucun son ne sortit.
« Hey ! Tu regardes quoi comme ça ? J'vois rien, moi ! »
Boomerang n'eut même pas la force de jeter un coup d'oeil au yearling, hypnotisé par la silhouette de la jument blanche aux crins d'un noir de jais. Ce fut après quelques longues secondes supplémentaires que le pégase tourna la tête en direction de Shakespeare, les yeux légèrement mouillés.
« Comment ça tu ne vois rien ? » Lâcha-t-li alors en retournant la tête en direction de la balançoire. Mais à ce moment, la femelle n'y était plus. Boomerang s'élança alors aussitôt vers l'arbre, en faisant le contour pour retrouver la silhouette de sa mère ...

[ Désolée pour le retard ... ]

Boomerang fit à trois reprise le tour de l'arbre, comme s'il espérait retrouver cette silhouette, mais en vain. Il s'arrêta bientôt, désespéré, se disant que se devait une fois de plus être un mauvais tour de son imagination. Après tout, il s'était passé la même chose avec Calypso, avec cette histoire de coquelicots. Ils étaient le produit de son imagination, voilà tout.
Poussant alors un bref soupire, le pégase multicolore chercha du regard le yearling et remarqua cette larme au coin de son oeil, glissant sur sa joue.
« Ça va pas ? » Lui demanda-t-il alors doucement en abaissant légèrement la tête à sa hauteur, oreilles pointées en sa direction.